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Cancérologie

Cancérologie

Publié le 21 déc 2023Lecture 2 min

LE « CANCER CAMÉLÉON » : UN CANCER QUI PREND LA COULEUR DE LA GLANDE

Cécile FARGES, Stéphanie COHEN-ZARADE, Radiologues, Paris

Une patiente de 60 ans sous THS vient en dépistage systématique.

Dans notre centre, le CAD (ndlr : diagnostic assisté par ordinateur) analyse les images avant notre lecture. En l’occurrence, il pointe une zone douteuse interne droite. Les seins sont denses hétérogènes, de type C. La mammographie retrouve une petite masse irrégulière de même densité que la glande, infracentimétrique, entraînant une distorsion, en regard de la zone identifiée par le CAD. La tomosynthèse de face est peu contributive, en raison de la très petite taille de la lésion. La tomosynthèse oblique en revanche majore l’effet de distorsion. La comparaison attentive avec les clichés de 2017 confirme l’apparition de cette petite masse, isodense à la glande (figures 1 et 2). Figure 1. Mammographie de face, comparaison 2017 et 2023. Figure 2. Mammographie oblique, comparaison 2017 et 2023.   L’échographie ciblée montre une atténuation irrégulière centimétrique (figure 3). Figure 3. Échographie : atténuation irrégulière.   L'IRM confirme la masse suspecte isolée centimétrique supéro-interne droite (figure 4). Son rehaussement est progressif, de type 1. Cette courbe en faveur de la bénignité ne doit pas remettre en question le caractère suspect de la lésion, de contours irréguliers spiculés, plus rehaussée que la glande. Figure 4. IRM T1 avec injection, soustraction.   La biopsie confirme un carcinome canalaire infiltrant de grade 1, RH+. Cette lésion de très petite taille, isodense à la glande, dans un sein de type C, aurait facilement pu être méconnue sur la mammographie. L’échographie non ciblée par une anomalie mammographique peine aussi à identifier les petites atténuations isolées. Cette patiente a bénéficié des nouvelles technologies à notre disposition. Si pour l’instant les CAD sont loin d’être parfaits, ils permettent à un radiologue junior ou fatigué d’avoir l’attention attirée au bon endroit mais ratent quelques cancers et pointent trop d’images bénignes. La tomosynthèse, très performante dans les petites distorsions de ce type, était dans ce cas précis parlante en oblique mais pas de face. Enfin, on ne rappellera jamais assez l’importance capitale de la comparaison aux anciens clichés. Attention, en regardant les images de ce cas, vous pouvez avoir l’impression que la lésion est facile à voir : le « signe de la flèche » et l’analyse a posteriori sont trompeurs ! Une occasion de rappeler que notre métier à tous est difficile, diagnostic en consultation et relecture a posteriori sont deux choses différentes. Restons toujours confraternels !

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